Print this page
vendredi, 16 décembre 2022 16:07

la vitamine D

Written by
Rate this item
(0 votes)

L’insuffisance en vitamine D touche 2 français sur 3 et son déficit est associé à de très nombreuses pathologies.

Elle était initialement identifiée pour son action antirachitique et pendant longtemps, a été cantonnée au seul métabolisme phosphocalcique (rachitisme des enfants, ostéoporose des sujets âgés) : pourtant de nombreux effets apparentent la vitamine D davantage à une hormone qu’à une vitamine.

Depuis l’épidémie de Covid 19, il y a un net regain d’intérêt pour cette vitamine à activité antiviral démontrée.

La vitamine D est inscrite à la pharmacopée depuis un siècle.

On considère :

- la vitamine D3 ou cholécalciférol d’origine uniquement animale

- la vitamine D2 ou ergocalciférol d’origine végétale

 

 

Les allégations santé validées par l’EFSA sont assez réductrices :

- absorption et utilisation du calcium + du phosphore

- maintien de la fonction musculaire

- santé de l’os et des dents

- croissance de l’os chez l’enfant

- fonctionnement normal du système immunitaire

--> Mais les apports recommandés actuels sont jugés insuffisants par la communauté scientifique internationale.

 

3 sources de vitamine D

  • Présente dans l’alimentation (10 à 20%) sous les deux formes D2 et D3:

- végétale : D2 ergocalciférol, peu active

- animale : D3 cholécalciférol, 4 fois plus active

 


  

 

  • Synthétisée (80%) sous les UVB au niveau de la peau, à partir d’un dérivé du cholestérol « le 7 deshydrocholestérol »

La biosynthèse cutanée est indispensable pour la couverture des besoins et la prévention des déficits. Il faut donc trouver un équilibre entre bénéfices et risques liés à l’exposition au soleil (mélanome).

On estime que 15 à 30 minutes d’exposition des avant-bras à midi en été permettrait de couvrir les besoins en vitamine D.

A noter : le magnésium est indispensable à la forme active de la vitamine D3, qui est un cofacteur. Il faudra donc vérifier à la fois le taux de vitamine D et de magnésium.

Le statut en vitamine D : valeurs plasmatiques optimales de référence

 

- Valeur de référence santé : 30 à 100 ng/ml (75 à 250 nmol/l)

Cela permet d’assurer les fonctions physiologiques et de prévenir les pathologies associées à l’hypovitaminose.


Mais notre statut en vitamine D dépend de nos apports alimentaires, de nos récepteurs (génétique), de notre poids (En effet, la vitamine D étant liposoluble, chez les sujets en surpoids et obèse, elle est stockée dans les adipocytes et n’est pas disponible) et surtout de notre capacité de synthèse cutanée !

En France

Il y a une forte incidence des déficits et des insuffisances :  

  • 15% de la population < 10ng/ml
  • 43 à 50% de la population adulte « en bonne santé < 20 ng/ml
  • 70 à 80% des sujets âgés, des pathologies chroniques < 20ng/ml
  • 80% de la population générale <30ng/ml (sub-déficit)

 

Principales causes de déficit en vitamine D

  • Exposition au soleil insuffisante :

- Latitude

- Hiver et heures d’exposition

- écrans totaux

- vêtements couvrants, sédentarité

- Pollution et grandes métropoles

- âge, maison de retraite

- confinement

 

  • Facteurs physiopathologiques :

- pigmentation de la peau

- âge

- grossesse, allaitement

- adolescence

- sujets en surpoids, obésité

- déficits en magnésium, causée par le stress (le magnésium est nécessaire à l’utilisation de la vitamine par l’organisme. Or le stress augmente notre manque de magnésium et donc nos déficits en vitamine D)

- polymorphisme des VDR (récepteurs de la vitamine D)

 

Au-delà de son rôle dans le métabolisme phosphocalcique et santé de l’os (prévention du rachitisme, ostéoporose, fractures, sarcopénie), la vitamine D a également d’autres fonctions citées ci-dessous :

  • Cerveau : neurotransmetteurs, sensibilité à l’insuline --> la vitamine D est une hormone neurostéroidienne qui participe au fonctionnement du cerveau, elle est impliquée dans la synthèse des neurotransmetteurs (sérotonine) et de la testostérone. Des déficits ont été retrouvés dans la maladie de Parkinson, d’Alzheimer et dans la dépression.
  • Pancréas : sécrétion de l’insuline, sensibilité à l’insuline. Des taux bas en vitamine D ( <30ng/ml) sont observés dans l’obésité, dans le syndrome métabolique et dans le diabète de type 2.
  • Muscle : qualité des fibres, force musculaire
  • Ovaires : stéroidogénèse
  • Endomètre : implantation
  • Placenta : grossesse
  • Testicules : synthèse des androgènes, spermatogénèse
  • Peau
  • Hypophyse : croissance
  • Prévention des cancers
  • Système immunitaire : immunité acquise et innée
  • Cœur et vaisseaux : contractilité, endothélium. En effet, le déficit en vitamine D augmente le risque cardiovasculaire.

 

A noter : un lien épidémiologique a été mis en évidence entre contamination par le Covid 19 et déficit en vitamine D. En effet, les patients avec PCR positive au Covid 19 ont des taux de vitamine D significativement bas.

 

Supplémentation en vitamine D 

La vitamine D a une place cruciale dans la réponse immunitaire : il est impératif de restaurer son statut en période d’épidémie covid et hivernale.

Un contrôle biologique de suivi est indispensable pour éviter un surdosage. Le seuil de toxicité est de 10 000 UI/jour : en effet, l’hypercalcémie apparait à des taux de 25(OH) vitamine D > 940-1250 ng/ml.

 

Un apport excessif de vitamine D entraine une hypervitaminose se traduisant par :

- des signes généraux et digestifs : fatigue, anorexie, vomissements, diarrhée

- céphalée

- hypercalcémie pouvant inhiber la croissance pendant plusieurs mois

- des signes rénaux : polyurie, polydipsie, nycturie, protéinurie

- des signes cardiovasculaires (hypertension, calcifications artérielles

 

A retenir :

  • Supplémentation préventive :

 

- Plus de 65ans

- Femmes ménopausées

- Surpoids

- Stressés (+Mg)

- Ne s’exposant au soleil

- Femmes enceintes et jeunes enfants

 

  • En cas de déficit (<20ng/ml) ou de pandémie virale :

 

- Supplémentations « d’attaque » pour ramener le taux de 25(OH)D à des valeurs optimales (30 à 70 ng/ml) (75 à 170 nmol/L), puis supplémentation d’entretien adaptée.

 

< 10ng/ml : 4000 à 5000 UI/j pendant 10 semaines, à renouveler jusqu’à optimal

Entre 20 et 30 ng/ml : > 2000 UI/j à 4000 UI/j pendant 10 semaines, puis 1000 UI/j

Dose d’entretien : 1000 à 2000 UI/j

(A ajuster selon les taux plasmatiques, l’âge, le poids et les facteurs de risque)

 

Pour des conseils nutritionnels et supplémentation adaptés à votre situation clinique, il est préférable de consulter un médecin nutritionniste ! Pas d’automédication !

 

 

Read 2107 times Last modified on vendredi, 16 décembre 2022 16:32
Camille Lequere

Latest from Camille Lequere

Related items