Print this page
jeudi, 06 août 2020 09:13

Diverticulose colique et Nutrition

Written by
Rate this item
(17 votes)

= Formation de petits sacs herniaires à travers la couche musculaire du côlon principalement au niveau du sigmoïde.

La « malade diverticulaire » regroupe l’ensemble des problèmes survenant dans le contexte d’une diverticulose.

 

 

L’obésité est un facteur de risque de diverticulose chez les hommes jeunes : la diverticulose colique affecte environ 10% des adultes d’âge moyen et 50 à 80% des sujets de plus de 80ans (souvent asymptomatique par ailleurs !)

 

Clinique :

 

  • Souvent asymptomatique : diagnostique donc difficile
  • Une anorexie, une douleur dans la fosse iliaque gauche, une fièvre peuvent nous faire penser à une diverticulite

 

   Les mêmes signes cliniques mais avec une douleur dans la fosse iliaque DROITE nous ferons penser à une appendicite !

 

  • Une hémorragie diverticulaire (souvent silencieuse également) 
  • Au bilan biologique, nous observons une hyperleucocytose (augmentation des globules blancs)

 

Moyen diagnostique fiableà scanner abdominal !

 

Traitement :

 

  • Non compliquée --> antibiotique, régime dit de « confort intestinal pauvre en résidu » (voir plus bas) ;
  • Compliquée --> hospitalisation et chirurgie (résection du segment colique concerné notamment après un second épisode de diverticulite !)

 

Prise en charge nutritionnelle :

 

 

  • Phase aigue: il faut mettre l’intestin AU REPOS : on arrête l’alimentation par voie orale et on débute une alimentation par voie parentérale (soit en veineux) pendant quelques jours. Dans les formes moins sévères, on met en place un « régime sans résidus strict », pendant minimum 1 mois avec progressivement une réintroduction de fibres par la suite. Les fruits et les légumes sont donc peu à peu introduits de nouveaux pour notamment lutter contre la constipation MAIS les aliments contenants des petites graines ou des pépins sont interdits pour éviter une nouvelle inflammation !! (Concombre, courgette, aubergine, fraises, groseilles, framboises, figue, raisin…)

 

  • A distance d’une poussée : alimentation proche de la normale.

 

On évitera cependant :

  • Les aliments contenant des fibres irritantes : aliment à forte teneur en lignine, la plupart des légumes crus, les légumineuses avec l’écorces, les fruits non pelés, les céréales complètes ;
  • Les aliments irritants la muqueuse colique : fromage fermentés, viandes à fibres longues et gibier.

 

On limite la distension colique en :

  • Contrôlant la prise des aliments fermentescibles : pain frais, fructose, FODMPAS, oignons, chou, légumes secs en excès ;
  • En consommant avec prudence les laitages à forte teneur en lactose (du fait notamment du déficit en lactase chez les personnes âgées !)
  • En écartant (voir supprimant) toute boisson gazeuse !
  • En évitant également les aliments gras, les sauces, la charcuterie, les fritures et panures.

 

  • Prévenir les poussées :

 

Une alimentation dite d’épargne digestive est proposée, en évitant une surconsommation de tous les produits suscités.

Maintenir une bonne hydratation, lutter contre la constipation par un apport suffisant en fibres végétales.

Prise de repas régulier, bien structuré, en prenant le temps de mastiquer : favoriser une alimentation attentive, voir en pleine conscience.

Une activité physique régulière contribue également à la prévention.

La prise de probiotique peut s’avérer être intéressante même si les études restent assez vagues à ce sujet.

 

Choix des aliments :   

 

  • Les aliments à écarter ou à limiter sont : 

  • Les légumes à fibres dures (artichaut, chou, céleri-rave, vert de poireau, concombre, épinard, fenouil, navet, rhubarbe, radis, salsifis, tomate non pelée) et les fruits non pelés ou à pépins qui sont irritants (figue, fraise, framboise, groseille, cassis, raisin, pastèques) ;
  • Les légumes secs (se limiter à 3 cuillères à soupe par repas, en utilisant une technique de « trempage » pour faciliter leur assimilation) ;
  • Les céréales enrichies par du son et les céréales complètes ;
  • Les laitages riches en lactose : maximum 1 demi-litre de lait par jour, pas plus de 2 portions de fromage frais ou de faisselleà on favorisera davantage les fromages à pâte dure et lait demi-écrémé en petite quantité ;
  • Les aliments fermentescibles : oignon, choux, légumineuses, fructose (miel, boissons gazeuses sucrées, fruits secs, friandises et autres aliments industriels édulcorés par des polyols) ;
  • Les aliments avec des graines et des pépins non absorbés : courgette, concombre, tomate, aubergine, raisin, figue, pastèques, fraises, framboises, groseilles, figue et yaourts, glace, pâtisserie contenant des fruits en morceaux ;

 

  • On favorisera donc, avec l’aide d’un médecin nutritionniste pour structurer les repas et limiter toute carence :

 

  • La consommation de viandes, poissons (sauf poisson gras), œufs, produits laitiers standards (dont fromage à pâte dure),
  • Les légumes pauvres en lignine : betterave, carotte, céleri feuille, chou-fleur, laitue, blanc de poireau, tomate sans peau et épépinée ;
  • Les fruits pelés bien mûr, fruit cuit en compote ou en sirop, jus de fruits filtré
  • Les féculents type semoule, riz basmati/thaï, pâte, fécule, farine sans son, pomme de terre, millet, pain blanc rassis, pain grillé, biscottes ;
  • Les cuissons à l’eau, à la vapeur, au grill, en papillote, en cocotte, au micro-ondes ;
  • Une hydratation correcte : 1 à 1.5L d’eau par jour, en évitant les boissons trop chaudes ou trop fraiches et la plupart des boissons alcoolisées.

 

Au décours des crises, votre médecin Nutritionniste vous aiguillera vers un régime dit d’épargne digestive, pendant 1 à 3 mois, élargie progressivement en fonction de votre tolérance.

 

  Pour des conseils nutritionnels adaptés à votre situation clinique, il est préférable de consulter un médecin nutritionniste !

 

Read 44304 times Last modified on mardi, 15 septembre 2020 14:59
Camille Lequere

Latest from Camille Lequere

Related items